Les 24h du Mans n’ont jamais été une grande réussite pour Mercedes. Cette édition de 1999 n’échappe pas à la règle. Il s’agit de leur dernière participation dans la Sarthe.

En ce 12 juin 1999, les plus grands constructeurs sont présents sur la ligne de départ des 24h du Mans: Nissan, Toyota, Audi, BMW et donc Mercedes. Un casting cinq étoiles qui ravit les amateurs du monde de l'automobile. Personne n'est réellement capable de dire qui va l'emporter. Pour cette occasion, plus de 200 000 personnes se sont déplacés pour assister à ce grand spectacle. Seulement, ce qui s'annonçait être une véritable fête du sport automobile va tourner au calvaire pour la marque à la flèche d'argent. 

Roulant avec leur tout nouveau modèle, la Mercedes CLR, ils ont pour réel objectif de marquer les esprits. Trois voitures sont engagées: la CLR 4 (Mark Webber/Jean-Marc Gounon/Marcel Tiemann), la CLR 5 (Christophe Bouchut/Nick Heidfeld/Peter Dumbfreck) et la CLR 6 (Bernd Schneider/Franck Lagorce/Pedro Lamy). Aucune d'entre elles ne finira la course. Dès les premiers essais, des problèmes importants voient le jour pour l'auto conduite par l'Australien Mark Webber. Il a suffi de trois tours de piste pour passer tout proche d'un drame. Entre les virages de Mulsanne et d'Indianapolis, le devant de la voiture, alors lancée à 300 km/h s'élève et embarque avec lui tout le reste. Une situation horrible pour le pilote totalement impuissant: "je voyais le ciel, puis le sol, puis le ciel de nouveau". Seulement, pas de photos, pas de vidéos. Seul Frank Biela, pilote Audi, est témoin de la scène. Pour l'équipe Mercedes cet accident semble irréel. Personne ne croît à l'envolée de l'auto: "il y avait juste une voiture pliée et ce que je disais".

Jugé apte à revenir pour la plus grande course d'endurance, Mark Webber reprend le volant le jour du départ pendant le warm-up. Dernier test, dernière reconnaissance du circuit. Le pilote australien s'engage sur la ligne droite des Hunaudières. Alors qu'il arrive au sommet de la bosse de Mulsanne, le scénario de jeudi soir se reproduit: "le ciel, le sol, le ciel mais un peu plus vite car j'étais plus haut ce soir". Hors de question pour Webber de se placer sur la ligne de départ. Il abandonne avant même que la course ne débute.

Et Mercedes pris son envol...

Il est 16h, tous les participants s'élancent pour ce qui devrait être une édition d'exception. Les deux Mercedes en course se retrouvent dans les premières positions avec Toyota et BMW. Mais après seulement quelques heures, le fantôme des essais fait son retour. La CLR de Peter Dumbreck s'envole à son tour, entre les virages de Mulsanne et d'Arnage. La voiture n°5 du pilote écossais passe par-dessus la barrière de sécurité et se retrouve au milieu de la forêt Sarthoise. Une scène de nouveau spectaculaire qui va créer un vent de panique chez la marque à l'étoile. Peter Dumbreck s'en sort indemne et sans blessure. Ces images ont fait le tour du monde et la dernière auto encore en course rentre immédiatement dans les stands. Mercedes se retire alors de cette course. Cette édition de 1999 marque la fin de Mercedes aux 24h du Mans. Malgré ce incidents, la course ira jusqu'à son terme et verra la première et unique victoire de BMW dans la Sarthe.